Song théâtre

Le Song théâtre qui s’est construit au fil de mes spectacles personnels de chant, avec le concept sonore que j’ai développé, est une théâtralité de la musique et du texte. Contrairement à un concert, formule qui rassemble des morceaux de musique et ou de chansons, le Song théâtre est un mariage de la musique et du chant, de textes qui créent un univers et une continuité au coeur des chants, de la musique et des textes qui sont inséparables les uns des autres. C'est une force de lien, pierre angulaire de ma démarche.

Le nouveau crée ses propres règles.



BABELWOOD Projet

Anatomie d'une création

Le cœur du projet palpitera au pas de la musique et des chants. Un bras éclairera féériquement la scène, un autre se tendra vers le spectateur avec des textes poétiques et une ambiance sonore qui relient les chansons. Un pied ailé mènera l'imaginaire du public à mille lieux, l'autre foulera, par les jeux et dialogues des instruments, des contrées lointaines comme lorsque le monde était grand. Le poumon véhiculera le souffle de la voix humaine. Les oreilles ouvriront les portes claires-obscures de la forêt de la mémoire. Les yeux ouverts ou fermés inviteront à parcourir sans contrainte et sans limite des lieux invisibles, enchantés ou mystérieux. Du ventre, des entrailles du spectacle coulera le rythme précieux de l'ensemble.
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Ce voyage a commencé par Rouge Nuit, en 2001, sous le patronage de l'UNESCO. Puis  Lalazâd, Fleurs de grenade...

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Rouge Nuit

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Fleurs de grenade

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Comme un rêve

Ce projet c'est encore notre "tapis volant" qui flotte depuis la fondation de la Compagnie XANNDA théâtre sur notre logo. Il a porté le corps complexe de nos spectacles. Il rassemble dans le même espace les voyageurs aussi bien le public que les artistes.
La voix redonne naissance aux sons des langues et révèle l'énergie secrète et profonde de leur musique. On les retrouve dans leur beauté et leur réalité unique.

Culture planétaire

Un monde rendu sans cesse plus exigu par les progrès fulgurants qui déferlent sur les moyens de communication et de transport, les mouvements migratoires et de l'ouverture sur l'Europe et sur le monde.
Il n'est plus possible aujourd'hui de parler à chacun, sans parler à tous. On s'adresse à des identités profondes et non à des appartenances formelles.

Notre véhicule de choc: le tapis volant.



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une nature vivante !

voici "blue sail" une oeuvre de Hans Haacke, appartenant au Frac du Nord-Pas de Calais, exposée au musée des beaux arts d'Arras ...
daniel dekens photographies


Polyphonies de tradition orale

Quand j’ai commencé à suivre les stages de Giovanna Marini à Vidy, en 1993, j’avais fait plusieurs mises en scène où je découvrais ma voie vers une sorte de « polyphonie sauvage ». Une polyphonie orale, en partant des vibrations que donne la voix. Sa rencontre m’a confortée dans les bases de mon travail artistique et de son originalité.



Avec chacune des artistes du quatuor de Giovanna, j'ai pu confronter quelque chose de moi et de ma pratique. Elles font une polyphonie extraordinairement savante et populaire à la fois.  Ce qui permet des moments d'échappées divines vers l'improvisation.
Patrizia Nasini, est une spécialiste des sonorités et de différents types de voix et la manière de les travailler dans le corps. Elle chante du contemporain, du populaire en artiste virtuose.
Francesca Breschi, chanteuse d'opéra, une voix profonde avec une ampleur impressionnante et un grain de folie dans son chant avec Giovanna.
Patrizia Bovi, spécialiste de musique ancienne. Au moment où je l'ai connue,
j'enseignais le théâtre médiéval à l'Université de Lausanne. C'était très précieux de l'entendre et de chanter avec elle, car la musique traditionnelle a beaucoup gardé de la musique médiévale.
Carrières à chemins multiples et de haut niveau.



Avec Antonella Talamonti, j'ai expérimenté un groupe d'improvisation vocale, un travail ludique sur la voix et les sons. Elle dispense ce savoir dans les théâtres, écoles de théâtre et de danse.

Brecht et Dante

Au moment où j'ai rencontré ces femmes remarquables, je faisais du théâtre depuis quelques années et je suivais le travail de Benno Besson pour me former à la mise en scène. Puis je prenais des cours de chant classique et découvrais quelques possibilités de ma voix.

Dans la poétique du chant, Giovanna m'a amenée dans une expérience du chant populaire qui part des racines et des traditions, qu'elle traduisait d'une manière contemporaine. Un jour, elle a dit des vers de Dante. C'était extraordinaire. Les chants du sud de l'Italie en particulier me ramenaient insensiblement et sensiblement à mes sonorités afghanes.

Intellectuellement, je continuais à m'intéresser à Brecht, à son théâtre et à ma lecture de son œuvre qui était si particulière, tellement sacralisée ou dénigrée.
Et les deux démarches me rendaient sceptiques. Au contact de Besson et de nos quelques dialogues, j'ai su que ma lecture de Brecht tenait le coup.  Et à ses songs, qui en soi constituent un univers.

Polyphonie sauvage

Le chemin, la strada, der Weg

Dans ma création, dès ma seconde mise en scène, j'ai travaillé sur la polyphonie non réglée par l'écrit. Je voulais atteindre quelque chose de brut, d'originel à travers la langue. A l'oreille, comme dans la culture orale. Pour exprimer des choses d'aujourd'hui. Avec un travail qui, lui, soit hypersensible et muscial. Je cherchais l'âme des sons.
Dès 2002, Rouge Nuit, Fleurs de grenade et bientôt Oiseaux de paradis, mes Songs théâtre constituent mon chemin sur une route épique, chanter des histoires en musique.
Rien de ce que nous émettons n'est aussi «sauvage» et spontané que l'on croit. Bien au contraire. C'est ensuite que le travail de remonter à la source intervient. Comme pour la sculpture, la pierre est là et puis peu à peu les formes naissent. Qu'elles soient entièrement ou partiellement prédéfinies ne change rien à l'œuvre.
Il faut creuser profond en soi pour découvrir les racines qui nous portent et nous permettent d'être debout.